Archive for septembre, 2012

L’estampille des sièges au XVIIIe siècle

Brèves - Ecrit par Frédéric Durmort on .

 

L’atelier Osiris peut vous aider à estimer la valeur d’un siège

et à reconnaître les marques apposées sur les sièges par les ébénistes.

 » Concrétisation de l’appartenance à la corporation, l’obligation d’estampiller les ouvrages apparaît aux alentours de 1730, instituée, avec les dérogations d’usage, en 1743, légalisée en 1751 par édit royal. Marque, signature de l’artisan, l’estampille, poinçon de métal gravé en relief, est frappée dans le bois des sièges et des meubles à des emplacements discrets: sous l’emplacement d’un marbre, sur le bord d’un tiroir, sur une traverse, sur le bâti, etc. Elle indique le nom de l’artisan, souvent accompagné des initiales de son ou des ses prénoms pour le distinguer, car il existe de véritables dynasties de menuisiers-ébénistes qui exercent sur plusieurs années. Elle est souvent accompagnée des trois lettres JME, marque de contrôle de la jurande (bureau de plusieurs jurés nommés par la corporation) des menuisiers ébénistes, d’où les lettres JME, marque qui donne lieu au versement d’une taxe, à laquelle bien des menuisiers et ébénistes tentent d’échapper. Un meuble peut comporter plusieurs estampilles; celle du menuisier, mai aussi celle du sculpteur, du marqueteur, du bronzier, etc, voire celle du marchand –mercier qui passe commande à divers ateliers. L’usage de l’estampille survit à l’abolition des corporations et reste en vigueur au XIXe siècle. Il faut éviter de confondre la ou les estampilles avec les marques de châteaux, de collections, d’inventaire ou de garde-meubles. De même que certains amateurs attachent plus d’importance à la signature d’un tableau qu’a ses qualités esthétiques, des collectionneurs de meubles préfèrent acquérir des meubles estampillés. Ainsi à qualité égale, un meuble marqué cote plus qu’une pièce anonyme. L’observation de ce phénomène a conduit quelques truqueurs à estampiller certaines pièces, à l’origine vierge de toute marque. Aussi convient ‘il de ne pas attacher trop d’importance à la présence d’une estampille sur un meuble qui ne présente pas un très gros pedigree. Mieux vaut considérer ses qualités intrinsèques.  » Guide du meuble ancien – 6è édition 1990.

Quelques estampilles et marques de sièges restaurés dans l’atelier.

Estampille sur fauteuil Louis XV, bois doré,
Jean-jacques POTHIER (Maître en 1750)

 

 

« Trace d’estampille » sur fauteuil Louis XV

« Trace d’estampille » sur siège Louis XVI

Les marques sont collées sur les sièges de châteaux ou de collections, après inventaire ou lors des successions

                                                                                                                                 

                                                                                            

 

Estampille sur fauteuil Louis XVI de Jean-baptiste-claude SÉNÉ (Maître en 1769)